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INCLINATIONS NATURELLES

À grandir entourée d'êtres qui font mille et une choses de leurs mains, à voir naître sous les doigts habiles de mes grands-mères, de mon père, et de ma mère, vêtements, jouets, meubles, dessins, tableaux…, j'ai toujours eu envie de faire, moi aussi.

Collage, tricot, broderie, couture, calligraphie, dessin, linogravure, cyanotype…, pas de technique de prédilection, mais des va-et-vient, des abandons, des persévérances, selon l'âge, les périodes de la vie, le plaisir que j'y prenais, mes aptitudes aussi.

Mais toujours, ce besoin d'expression créative, cette curiosité des savoir-faire, et cette envie de pratiquer, constatant que ce temps-là, celui où mon âme sensible et mes mains se réunissaient dans l'action, était un temps de profond bien-être, un temps où je me (re)trouvais.

 

Dès mon plus jeune âge aussi, un état d'esprit perméable à tout ce qui m'entoure. Une sensibilité aux formes, aux matières, aux couleurs, et à leur combinaison.

Très tôt, accompagnant ma mère et une de mes grands-mères, la fréquentation régulière de ces lieux qui revêtaient dans mes yeux d'enfant le caractère magique des cavernes aux trésors des contes, les brocantes.

Pas étonnant donc que chiner soit devenu une de mes activités favorites. Le jeu de la quête, la recherche de la beauté, de l'insolite, de la rareté, le sentiment jubilatoire que procure la trouvaille…, mais aussi la restauration, le détournement, un penchant pour la collection.

 



Très jeune, j'ai ressenti un vif attachement et une curiosité pour les objets. Qu'ils soient du quotidien, usuels ou décoratifs, artistiques, les objets qui peuplent notre maison comptent pour moi. Ils sont des compagnons de vie que j'ai choisis, pour lesquels j'ai trouvé une place, dont je prends soin. Certains sont dépositaires de nostalgie, d'autres sont des invitations au voyage, il y a les objets grigris investis d'un pouvoir, ceux qui sont insignifiants aux yeux des autres mais symboliques pour moi… Tous parlent de nous, me rassurent, me réconfortent, m'apportent un équilibre au monde. Héritages, cadeaux, trouvailles, souvenirs de voyages : ils sont porteurs d'une histoire, dans laquelle s'inscrit la nôtre. Véhicules de mémoire, passeurs de savoir-faire, témoins : ils sont ce qui subsiste d'un temps passé, que nous investissons de nos personnalités et que nous transmettons. J'aime les objets pour ce qu'ils racontent et ce qu'on peut encore y inscrire.



« Tout objet aimé est le centre d'un paradis. »
Novalis

CET OBSCUR DÉSIR DE L'OBJET

UN SAVOIR-FAIRE : LE MACRAMÉ

Juin 2010, je m'installe dans la campagne normande. Une maison. La réalisation d'un rêve. Ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement des travaux, mais la volonté de créer un art de vivre, un lieu chaleureux et accueillant où garder vivante la mémoire des êtres chers qui nous ont précédés et écrire notre histoire au présent.

Cette maison, c'est l'occasion pour moi de mettre en œuvre mes appétences pour la décoration.

Et, alors que je cherche des rideaux sur-mesure qui réchauffent l'atmosphère de la pièce tout en n'occultant ni la lumière ni la vue sur le jardin, je découvre le macramé. Je m'intéresse à la technique. Je m'y essaie. Des rideaux, une assise de tabouret, un moucharabieh… Très vite, la pratique du macramé devient addictive.

Le contact direct entre la main et la matière, l'état propice à la méditation dans lequel l'activité me plonge, la possibilité d'être dans l'instant et de se laisser guider par son instinct, l'infinie variété des créations réalisables même en n'utilisant que peu de nœuds, les associations imaginables (avec des objets chinés, des fleurs…) : tout concourt à me captiver et à faire émerger une passion. Les idées s'amoncellent, les projets naissent, le plaisir croît.

J'ai appris seule, et continue d'apprendre chaque jour, en faisant, en défaisant, en m'inspirant de classiques du genre, en cherchant à répondre à un projet précis, en suivant l'inspiration de l'instant.

MA.NO, UNE HISTOIRE DE LIENS

entre les fils de coton, laine, lin…

entre les matières et les savoir-faire

entre l'utile et la beauté

entre le tactile et le poétique

entre les êtres et les générations

entre les âges passé, présent et futur

entre les lieux et les gens

entre l'art et l'artisanat

entre les passions de fabriquer, chiner et créer des univers

entre qui je suis et ce que je fais,

alors comme une évidence, MA.NO, mes initiales, et la main.

« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s'habitueront.»

Rougeur des matinaux, René Char

DÉMARCHE

Rechercher, apprendre perpétuellement et créer

Autodidacte et en perpétuel apprentissage, j'aime chercher, tester, m'initier à de nouvelles pratiques, travailler des matières différentes et les faire dialoguer.

Partager

Participer à révéler les capacités de chacun à faire, accompagner l'éveil des imaginaires, faire naître l'envie de créer et de fabriquer, le plaisir de toucher les matières, faire voir les "accidents" comme des commencements, sensibiliser à la beauté de l'imperfection.

 

Inspirer

Créer des pièces pour apporter de la douceur, inviter au voyage et à la poésie.

Vous accompagner, aussi, à éveiller votre regard, à imaginer un intérieur qui vous ressemble. 

Insuffler le désir de s'entourer de beauté.

 

Inviter à consommer autrement

Mes créations sont réalisées entièrement à la main, et je m'efforce de réduire au mieux l'impact de l'activité sur l'environnement.

Créer des pièces uniques pour que vous éprouviez de la satisfaction à prendre votre temps et vous offrir une pièce qui a demandé du temps et de l'attention, et dont les irrégularités sont les signes de sa singularité et de son authenticité.

L'ATELIER

MATIÈRES PREMIÈRES

Comme une promesse, une avalanche d'idées, une bouffée d'envie.

Peuplé de matières et d'outils, de musique et de voix de radio, de souvenirs, de travaux en cours et de projets.

Les heures y défilent sans lassitude.

 

Pour moi, le processus de création, artisanale ou artistique, c'est être guidé par son état d'esprit de l'instant tout en étant connecté au monde dans lequel on vit, c'est s'écouter et écouter l'autre, c'est s'imprégner et proposer un regard.

La curiosité, l'émerveillement, l'élan vers le monde et vers l'autre ne perdurent qu'à condition que je m'accorde de longues plages de repli.

Et l'atelier est le lieu qui répond à mon besoin de solitude.

Il est mon repaire, là où je trouve l'isolement nécessaire pour expérimenter, chercher, suivre l'inspiration du moment, fabriquer, rêver, me connecter aux êtres qui me sont chers, respirer. Il est mon point d'ancrage pour pouvoir m'intéresser à ce qui se passe à l'extérieur.

Le lieu où l'on peut être à soi pour mieux être au monde.

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